Les plus vieux habitants de l’océan reconnaissent-ils encore la mer dans laquelle ils sont nés ?

Les plus vieux habitants de l’océan reconnaissent-ils encore la mer dans laquelle ils sont nés ?
En cause : l’acidification progressive des océans, causée par nos émissions galopantes de CO2. Même leur incroyable capacité à renouveler leurs dents « pourrait ne pas suffire à suivre le rythme des dommages », alertent les scientifiques.
On ne les voit pas, on ne les sent pas, mais ils sont là. Entre les fragments de sel et d’algues, des récifs coralliens aux fosses insondables : partout dans l’océan, on trouve des pesticides.
Une zone protégée géante de 640.000 km², l’une des plus grandes du monde, a été mise en place en 2010 dans cette région actuellement sous souveraineté britannique mais dont le contrôle doit à l’avenir revenir à l’île Maurice. La pêche commerciale et les activités extractives y sont interdites.
Près d’un million de crabes en fer à cheval sont pris dans la nature chaque année et utilisés pour leur sang bleu, qui contient une protéine spéciale qui peut tester la contamination des produits médicaux. Une fois capturés, ils sont transportés vers des laboratoires, où ils sont attachés à des contraintes. Ils sont percés à travers le cœur, de sorte que jusqu’à un tiers de leur sang peut être lentement drainé avant d’être renvoyés dans l’océan. Après cette épreuve, ces animaux sont souvent trop faibles pour se débrouiller seuls dans la nature ; beaucoup sont laissés morts ou blessés.
Identifiés entre 5 800 et 9 533 m de profondeur, ces êtres vivent non pas de la photosynthèse — comme une grande partie des organismes terrestres — mais de la chimiosynthèse.
Dans la nuit, des individus se sont introduits dans l’immeuble de la fondatrice de l’organisation Bloom et ont aspergé la porte de son appartement de peinture noire.
Il est aujourd’hui en danger critique d’extinction, classé depuis 2012 parmi les cent espèces les plus menacées au monde, par l’Union internationale pour la conservation de la nature (UICN).
Plus que des inquiétudes, Philippe Garcia confie aujourd’hui son désarroi. “Le biotope est déjà complètement perturbé”, assène le président de l’association Défense des milieux aquatiques.
Un durcissement du ton sur l’exploitation minière des fonds marins a marqué le sommet, qui a réuni sur la Côte d’Azur une soixantaine de dirigeants du monde entier.