La chambre est plongée dans une obscurité pesante, seulement troublée par la lueur pâle de la lune filtrant à travers les rideaux. Tout est silencieux, terriblement silencieux. Trop.
Elle est allongée sur le côté, les genoux ramenés contre elle, son regard perdu dans le vide. L’oreiller garde encore la légère empreinte d’un corps qui n’y sera plus jamais. Chaque nuit, depuis des années, il s’y lovait, son souffle chaud et paisible accompagnant ses rêves. Ce soir, il n’y a que l’absence, immense et cruelle.
Elle tend la main par réflexe, cherchant du bout des doigts cette fourrure douce, ce réconfort qui l’avait accompagnée pendant tant d’années. Mais tout ce qu’elle touche, c’est le vide froid du drap froissé. Son cœur se serre brutalement. Elle referme sa main en un poing tremblant, ramenant ses doigts contre sa poitrine, comme si elle pouvait retenir cette douleur qui la submerge.
Un sanglot secoue son corps. Un sanglot qu’elle avait retenu toute la journée, devant les autres, devant ceux qui ne comprendraient pas vraiment. Mais ici, dans l’intimité de la nuit, il n’y a plus de façade à tenir. Elle pleure, le cœur brisé, les larmes roulant sur ses joues sans qu’elle ne cherche à les arrêter.
Dans le silence de la chambre, elle croit entendre un bruit, un souffle. Une illusion. Une habitude ancrée dans son esprit qui refuse d’accepter la réalité.
Elle ferme les yeux, épuisée, espérant que le sommeil l’emportera, mais elle sait déjà qu’elle ne dormira pas. Pas cette nuit. Pas sans lui.
Et demain, quand le jour se lèvera, elle devra affronter une nouvelle journée… sans le son de ses pattes sur le sol, sans ce regard aimant qui la suivait partout. Une autre journée de trop sans lui.