Des chiens sacrifiés pour le football

La photo que vous voyez a été prise le 16 février dernier à Taza, au nord du Maroc. Elle montre des chiens qui viennent d’être abattus. Cette image a été diffusée sur le compte Instagram de l’IAWPC, une coalition internationale de défense des animaux, qui alerte depuis des mois sur les abattages en cours dans le royaume. |
Alors que le Maroc s’apprête à coorganiser la Coupe du monde de football 2030, il est accusé de mener une campagne d’élimination massive des chiens errants afin de “nettoyer les rues” avant l’événement. Selon l’ONG Peta, l’objectif serait d’éradiquer 99 % de la population des chiens errants. D’après les chiffres de l’IAWPC, près de 300 000 chiens seraient tués chaque année au Maroc, souvent par empoisonnement, armes à feu ou même brûlés vifs. Face à ces pratiques, la primatologue et figure emblématique de la défense animale Jane Goodall a exprimé son indignation. Dans une lettre ouverte adressée à la FIFA, elle se dit “choquée par ces massacres à grande échelle” et exhorte l’instance du football à agir : “Il n’y a absolument aucune excuse pour cette campagne de cruauté menée au nom du football.” Les autorités marocaines démentent, les associations s’insurgent Face à l’indignation croissante, les autorités marocaines ont récemment nié toute campagne d’abattage ciblant les chiens errants. Mohammed Roudani, responsable de la division Hygiène et Espaces verts au ministère de l’Intérieur, a qualifié ces accusations de “dénuées de tout fondement”. Selon lui, le royaume mettrait en place des chenils et un plan visant à capturer, stériliser et vacciner les chiens contre la rage, avant de les relâcher. Un discours qui ne convainc pas les associations sur place. Lundi, l’organisation marocaine Wildlife Rescue Squad dénonçait ainsi sur Instagram une recrudescence des tueries en lien avec la Coupe du monde : “À l’approche des grands événements sportifs, ces massacres s’intensifient pour offrir des villes ‘propres’, vidées de toute vie canine. Il est urgent de mettre fin à cette violence criminelle.” D’autres ONG, comme Peta, accusent le gouvernement de ne pas avoir tenu ses engagements en matière de piégeage, stérilisation et vaccination. “Au lieu de cela, ce sont les organisations caritatives marocaines qui ont traité, stérilisé, vacciné et identifié plus de 6 000 chiens et chats sans foyer rien qu’au cours des dernières années”, dénonce l’association. Si vous souhaitez protester contre cette situation, vous pouvez signer la pétition lancée par la branche française de Peta en cliquant ici. |
Les phoques et otaries de Marineland ont été envoyés dans un zoo chinois

La majorité des phoques et otaries du Marineland d’Antibes ont été transférés au zoo de Hainan, en Chine. Cette information, révélée par les association de protection des cétacés Tilikum’s Spirit et One Voice, contredit les annonces du parc des Alpes-Maritimes, qui prévoyaient leur envoi au delphinarium de Madrid. |
Pour ces associations, ce dernier ne serait en réalité qu’un centre de transit. “Nous avons appris que les phoques et les otaries partis en Espagne à la fin de l’année ont déjà été transférés en Chine. Donc l’Espagne est une sorte de plaque tournante du trafic d’animaux pour contourner la loi française et nous sommes très inquiets pour les orques, car c’est ce qu’il risque de leur arriver”, alerte Jessica Lefèvre, porte-parole de One Voice, interrogée par Nice-Matin. L’avenir des deux dernières orques du parc, Wikie et Keijo, demeure encore incertain. Marineland a récemment déposé une demande de transfert vers le Loro Parque, aux Canaries. Une décision qui a provoqué une très forte opposition de la part d’associations comme One Voice et Sea Shepherd France, qui dénoncent une “trahison” de la loi française mettant fin à la détention d’animaux sauvages dans les cirques et delphinariums. Pressée de réagir, la ministre de la Transition écologique, Agnès Pannier-Runacher, a déclaré vouloir mener une concertation avec l’Espagne, la Grèce et l’Italie pour trouver une solution alternative dans un sanctuaire. En attendant, ce transfert de phoques et d’otaries vers la Chine inquiète grandement les défenseurs des animaux. Le pays est tristement réputé pour son absence de législation en matière de bien-être animal. Récemment, Vakita dénonçait déjà les pratiques du Dalian Sun Asia Ocean World, un zoo où des soigneurs donnent de la bière aux ours polaires et maquillent les bélugas. |
Des chimpanzés sauvés du trafic menacés d’un transfert dans un zoo “mouroir”

Des primates sauvés du trafic illégal risquent d’être déplacés d’un sanctuaire vers un zoo “délabré” de Kinshasa. C’est le projet controversé de l’ICCN, l’organisme d’État chargé de la biodiversité en République Démocratique du Congo. Ces chimpanzés, arrachés au commerce illégal des espèces protégées, avaient pourtant été recueillis et réhabilités dans des refuges spécialisés.
Une décision jugée “préoccupante et aberrante” par bon nombres d’acteurs de la protection animale dans le monde, dont la Fondation 30 Millions d’Amis en France. “Ce zoo ne possède pas d’installations adaptées pour accueillir des chimpanzés”, alerte sur Vakita Lorène Jacquet, responsable de l’association. Pour elle, ces primates, déjà marqués par des blessures et des traumatismes liés à leur captivité, nécessitent des soins spécifiques que l’établissement est incapable de leur offrir. |
Pire encore, certains experts craignent que ce transfert ne cache en réalité des intentions plus sombres. Le réseau EAGLE, spécialisé dans la lutte contre le braconnage et le commerce illégal d’animaux en Afrique, a révélé vendredi dernier que “12 chimpanzés en provenance du zoo de Kinshasa ont été envoyés, dans le plus grand secret, à Mumbai en Inde et sont censés être acheminés dans un zoo”. Une situation alarmante qui ravive les craintes d’un trafic organisé à grande échelle. |
Extrait de la newsletter d’Hugo Clément