Paris, avril 2025 – Alors que la tauromachie espagnole est rejetée par l’opinion publique de manière écrasante, des simulacres de corrida aux Arènes de Lutèce, en plein cœur de Paris, suscitent aujourd’hui l’indignation. Treize ans plus tôt, en février 2012, une grande mobilisation avait réuni près de 6 000 personnes au Trocadéro pour dire non à la corrida,. Ce jour-là, un écran géant diffusait des images de corridas devant un public bouleversé.
Aujourd’hui, le sujet revient avec force, à la suite de signalements concernant des simulacres de corrida organisés dans les Arènes de Lutèce, en plein cœur du 5e arrondissement. Ce site classé, vestige gallo-romain du IIᵉ siècle, accueille régulièrement des événements culturels. Mais c’est une pratique bien différente qui a récemment suscité la colère de citoyens et d’associations : des démonstrations de tauromachie espagnole, dans un contexte où la corrida reste un délit sur 99 % du territoire français, y compris à Paris.
Alertée, la mairie du 5ᵉ arrondissement a pris les signalements au sérieux et a voté un vœu pour que soit mis fin à ce prosélytisme éhonté. Une manifestation s’est tenue, pour dénoncer cette banalisation d’une pratique qualifiée d’actes de cruauté et de sévices graves par le Code pénal.. Ce n’est pas la première fois que les Arènes de Lutèce deviennent le théâtre de controverses liées à la corrida. Par le passé, ces simulacres ont déjà posé problème à Paris.,
Les aficionados, qui continuent de dénoncer un « parisianisme bobo », accusant la capitale d’ignorer les réalités « rurales » du sud. cherchent cependant à s’imposer dans ces mêmes rues parisiennes, à grand renfort de démonstrations. Interpellée sur ces agissements, Douchka Markovic, élue du Parti animaliste à la Ville de Paris, a répondu par la rédaction d’un vœu officiel. Ce texte sera soumis au Conseil de Paris le 10avril 2025. Il est porté par Douchka Markovic, Chloé Sagaspe, Aminata Niakité et Fatomata Koné, avec le groupe Les Écologistes.
Ce vœu contient deux demandes fortes :
- Déclarer Paris ville anti-corrida, à l’image d’autres communes en France, en Espagne ou en Amérique latine.
- Exhorter le gouvernement et les parlementaires à adopter une loi mettant fin à l’exception taurine et interdisant la corrida sur l’ensemble du territoire national.
L’enjeu est symbolique mais crucial. Si Paris, ville lumière, capitale politique et culturelle, adopte cette position, le signal envoyé sera fort. Il dira que la compassion n’est pas une mode, mais une exigence. Et que la souffrance animale ne saurait être tolérée, même au nom d’une tradition.