L’exposition au glyphosate provoque le cancer chez les animaux de laboratoire 

Un groupe de chercheurs internationaux a publié, ce mardi 10 juin dans la revue Environmental Health, les résultats de la plus vaste étude animale jamais menée sur les effets cancérogènes du glyphosate. Pendant deux ans, plus d’un millier de rats ont été exposés quotidiennement à différentes doses de glyphosate, toutes considérées comme sans risque selon la réglementation européenne. Les animaux ont reçu la substance active dès la phase fœtale, soit sous forme de glyphosate pur, soit via des formulations commerciales à base d’herbicide, comme le célèbre Roundup de Bayer-Monsanto. Oui, ce sont encore une fois les animaux qui payent le prix de nos turpitudes…

Les résultats sont plus que préoccupants : quels que soient les niveaux d’exposition, les chercheurs ont constaté “une augmentation statistiquement significative […] de la tendance à développer des tumeurs bénignes ou malignes sur plusieurs tissus”. Les maladies du sang sont les plus fréquemment observées, toutes doses confondues, et près de la moitié des décès par leucémie sont survenus chez des rats de moins d’un an.
Est-ce une surprise ? Pas vraiment, puisque le glyphosate est classé comme “cancérogène probable” pour l’homme depuis 2015 par le Centre international de recherche sur le cancer, l’institution scientifique de référence !
Mais malgré cela, la Commission européenne et l’Union européenne, se basant sur l’expertise de l’agence de sécurité sanitaire européenne, l’EFSA, ont décidé en 2023 de ré-autoriser le glyphosate pour 10 ans, estimant que les données n’étaient pas suffisamment probantes pour interdire la molécule. Les autorités européennes ont notamment pris ne compte des rapports rassurants sur le glyphosate produits par les fabricants de pesticides eux-mêmes.
Cette nouvelle étude, inédite par son ampleur, pourrait changer la donne. Dans un article du Monde, le journaliste Stéphane Foucart a interrogé la toxicologue Laurence Huc, directrice de recherche à l’Institut de recherche pour l’agriculture, qui estime je cite, que “cette étude pourrait devenir l’étude de référence pour l’établissement de nouvelles valeurs toxicologiques”, et que les résultats sont “cohérents avec les études épidémiologiques sur les humains”.

algré ces éléments qui convergent, le glyphosate reste massivement utilisé dans notre pays, puisque la France est le deuxième plus gros consommateur européen de cet herbicide.

Tiré de la newsletter d’Hugo Clément