
À plus de 1000 mètres d’altitude sur le Causse Méjean troué de grès de calcaire comme un gruyère, Sylvère Petit nous invite dans les coulisses de son dernier film « Vivant parmi les vivants » , niché dans un minuscule affût au milieu des prunelliers bardés d’épines. Nous sommes à un moment clé du tournage et un dialogue animé et introspectif s’engage entre Caméra, personnage central, et son humain, l’œil tendu vers l’extérieur, vers l’autre. L’objectif du documentaire ? Faire vibrer notre propre présence au monde grâce et avec les animaux. À l’heure où les crises environnementales s’égrènent en un chapelet macabre, on nous convie à une célébration de chaque instant. En à peine 50 ans, 30% d’oiseaux, 70% de vertébrés et 80% d’insectes ont été rayés de la surface de la terre. La crise de l’écologie n’est-elle pas une crise de notre relation au vivant ? Au fin fond de la réserve du Villaret, véritable ilot de résistance, deux espèces animales ont frôlé l’extinction : le vautour fauve et le cheval de Przewalski. Grâce à l’engagement sans faille d’une poignée d’humains, on peut de nouveau les regarder tracer dans le ciel ou brouter dans les étendues herbeuses du Causse.